Eduprat : la formation médicale de proximité
Philippe Plas et Arnaud Ximenes ont fondé la société Eduprat (Education pratique) formation en 2014 dans le cadre de la formation médicale continue aujourd’hui nommé Développement professionnel continu (DPC). À sa création, Eduprat était un organisme de formation parmi 3000 autres. En quelques années, Eduprat est devenu le premier organisme de France pour la formation médicale continue. Aélia outre-mer a un partenariat d’exclusivité avec Eduprat.
Quelle était votre volonté lorsque vous avez fondé Eduprat ?
Nous sommes partis avec un groupe de médecins, cardiologues, qui faisaient déjà de la formation en cardiologie. Puis, nous avons voulu nous structurer en organisme de formation médicale pour proposer des formations, à destination des cardiologues, mais aussi des médecins généralistes. Nous avons professionnalisé la démarche. La formation médicale continue a été faite durant plusieurs années soit par quelques associations médicales, sociétés savantes ou services de formation des hôpitaux, mais de manière très désorganisée.
Ce que nous avons souhaité, c’était de proposer des programmes structurés de la même manière, quelle que soit la spécialité. Au début à destination des médecins, mais très vite à destination des para-médicaux, les kinés d’abord et, depuis cinq ans, auprès des pharmaciens et des dentistes. À chaque fois, nous avons construit des programmes reproductibles et basés sur des cas cliniques à partir desquels on remontait jusqu’aux préconisations de la Haute autorité de santé ou des sociétés savantes.
Ces formations sont-elles accessibles partout ?
Rapidement nous avons souhaité déployer notre formation sur tout le territoire. Partout, nous avons mis en place des coordinateurs de formation ainsi nous avons eu des responsables de formations qui ont coordonné la mise en place de notre
catalogue, qui était toujours le même quel que soit le lieu : même programme, même format et on allait chercher des formateurs spécialistes dans le domaine du programme qui allait s’adresser à des médecins ou des para-médicaux de proximité. L’idée étant d’amener la formation en proximité.
Ce qu’on avait observé, c’est que les formations médicales continues étaient faites dans les grande villes ou dans le cadre de congrès mais très peu à destination des professionnels de santé à proximité de leur lieu d’exercice.
En moyenne, nous faisons 800 formations par an qui réunissent entre quinze et vingt personnes maximum. Ce sont de petites formations très ciblées avec un spécialiste qui est aussi du territoire, ce qui fait qu’on crée du lien.
Qu’apporte l’uniformisation ?
• PP : Lorsqu’on aborde un sujet on en parle de la même manière que ce soit à Orthez à Saint-Palais, à Lille ou à Lyon. Sinon, ce que l’on pourrait avoir c’est un programme fait par un spécialiste différent dans chaque ville qui, lui-même, referait un programme selon sa perception du sujet. Nos programmes sont déclarés auprès de l’agence nationale du DPC et on se doit de respecter une méthodologie et des orientations nécessaires pour la certification des programmes.
• AX : L’uniformisation est bien entendu qualitative. On a deux niveaux, d’un côté une centaine de concepteurs qui conçoivent les programmes toutes disciplines confondues, tous des professionnels. Des pharmaciens bien-sûr qui conçoivent les programmes pour les pharmacies. De l’autre des formateurs qui sont au nombre de 1400. Ils ont un support de formation qui est la base et qui est le même partout, mais il y a de la souplesse, adaptée aux territoires, il y aura par exemple en dermatologie des modules complémentaires à la Réunion qui seront différents de ceux de Lille ou Lyon. On a cette assurance qualitative qui était primordiale et qui fait la différence avec d’autres organismes. Nous avons créé des catalogues de programmes de formation et on peut s’appuyer toutes disciplines confondues sur presque 300 programmes. Nous avons des formateurs répartis partout sur le territoire avec comme objectif de faire rencontrer les participants avec des formateurs locaux, l’idée ce n’est pas de faire venir des professeurs de Paris pour donner des cours de pharmacie à la Réunion.
Qu’a changé l’arrivée du COVID dans vos fonctionnements ?
Nous avons adapté notre offre, comme partout. Nous avons développé des programmes de formation en e-learning et des classes virtuelles que l’on appelle aussi des masterclass. Ce que nous avons souhaité dans le cadre de ces classes virtuelles c’est, cette fois-ci, mettre des référents nationaux dans leur domaine et donner la possibilité aux participants de les avoir dans leur salon. C’est un nouveau développement de formation qui fonctionne très bien mais qui ne remplace pas le présentiel, qui est très demandé. Mais avoir des experts dans ces classes virtuelles de 20 à 30 personnes maximum, permet des échanges avec des sommités dans le domaine. C’est ce qu’on a commencé à proposer, notamment dans les Dom-Tom en se calant avec les décalages horaires.
Nous faisons du e-learning de manière plus classique. Même si ces e-learning sont pour une bonne partie basés sur les captations vidéo de ces experts nous préférons cela au power point classique qui défile, pas très agréable et moins facile pour capter l’attention des participants. On reconstruit ces captations des experts pour en faire à l’arrivée un e-learning.
Quand a débuté votre partenariat avec Aélia Outre-Mer ?
Nous avons commencé la formation en pharmacie il y a cinq ans. Et en 2019, en partenariat avec Aélia Outre-Mer qui couvre Réunion Mayotte Martinique et Guadeloupe. Sachant qu’actuellement nous travaillons surtout avec la Réunion et Mayotte mais nous avons beaucoup de formations qui sont actées pour lancer la Guadeloupe à partir du mois de mai 2021.
Quels sont les objectifs de ce partenariat ?
Assurer des formations pour Aélia Outre-Mer avec des critères d’exigences qui correspondent à ce qu’on pouvait mettre en place. Aélia Outre-mer souhaitait des formations de proximité disséminées sur la Réunion, des formations axées cœur de métier pour eux dans le milieu de l’officine. Ce ne sont pas les mêmes exigences que pour le médical nous avons donc intégré des concepteurs pharmaciens et préparateurs en pharmacie pour adapter au mieux les programmes à leurs attentes et qui correspondent essentiellement à des choses pratiques que sont le conseil aux patients, les analyses d’ordonnances et bien sûr tous les rappels médicaux et pharmacologiques.
Nous avons essayé aussi de coller à l’actualité des dernières années, donc nous avons établi des programmes en lien avec la vaccination anti-grippale, ou anti covid bien sûr, qui faisaient partie des trois points forts de 2020 avec les TROD (tests rapides d’orientation diagnostique).
Tout cela va dans le sens de l’évolution de la Loi Santé 2022 qui donne de plus en plus d’autonomie aux pharmaciens comme à d’autres professions comme les infirmiers.
Quels types de programmes proposez-vous aux pharmaciens ?
Nous avons choisi des formateurs locaux et essayé de nous adapter aux formats et horaires qui correspondent le mieux aux horaires des Dom-Tom. Nous proposons trois grands types de programmes, en présentiel, en classe virtuelle et en e-learning.
Nous avons développé une trentaine de programmes pour les pharmaciens, validants en DPC ou par le fonds Formation professionnelle pour les salariés.
Nous proposons également des formations gratuites sur des modules plus courts, ces formations sont non-validantes mais sont pourtant demandées par les professionnels de santé.
Quelles sont les nouveautés ?
Nous lançons cette année des formations sur le management et la qualité de travail à l’officine. Ce sont des aspects sur lesquels nous sommes très attentionnés. Ce sont de nouveaux modules de formation qui sont lancés à la Réunion et qui dès le départ ont rencontré un vrai succès.
Eduprat s’engage-t-il à l’étranger ?
Eduprat est engagé dans une dizaine de pays où nous réalisons des formations gratuites sur différents formats auprès des professionnels de santé. C’est un axe fort de notre engagement qui a rejoint la philosophie d’Aélia Outre-Mer. Du naturel, du fait-maison, du « Made in France » et de la tendance aux recettes simplifiées « sans » (sucres ajoutés, sel, additifs, conservateurs, etc.) très en vogue.